Inutile.
Le temps est notre lot quotidien. Et pourtant nous pensons, raisonnons, et agissons sous l’emprise du temps, en semblant l’ignorer. Seule la physique prenait en compte le temps, mais comme un paramètre de plus dans ces équations. Il a fallut attendre Einstein pour que le temps devienne une dimension de notre univers indépendante de notre univers de perception. Mais si les implications physiques ont été largement explorées, les implications philosophiques sont passées inaperçues. Si nous vivons vraiment dans une espace-temps à quatre dimensions toutes nos pensées, nos raisonnements, nos actions ne sont plus seulement soumises au temps, mais dépendantes du temps. Je repense souvent à la célèbre formule d’Aristote ( si mes souvenirs de mes pauvres cours de philosophie sont fiables) nul A n’est non A , si cette formule fondamentale de la logique Aristotélicienne est dépendante du temps que devient-elle ? Pas grand chose, délirons un peu : si après un temps indéterminé nous avons réussi à figer une idée de A alors (instantanément) nous pouvons (toujours instantanément) décider si quelque chose (temps de définition)) est (instantanément) A ou non A. Bon, je sais c’est approximatif, mais j’avais prévenu. Ce que je veux dire c’est que toute la logique aussi doit prendre en compte le temps (au minimum comme paramètre, au mieux comme transformation vers une autre logique).
Le problème avec les religions et les mathématiques c’est qu’elles marchent (socialement ou physiquement ) relativement bien. Mais nous découvrons aujourd’hui qu’a un certain niveau de complexité nos magnifiques constructions intellectuelles sont inefficaces. Depuis longtemps déjà ont sait que certains problèmes sont insolubles (mêmes mathématiquement). Il ne reste plus que les simulations (avec a la base des mathématiques, statistiques, probabilités).
La vie nous a fourni les moyens de construire une base efficace de survie puis d’appréhension du monde et enfin les outils pour une approximation assez pertinente pour notre survie à plus long terme. Mais ces moyens ne sont ni les certitudes, ni les individus, ni le bien, ni le mal, ni le bonheur, ni la souffrance.

Commentaires

Siréneau a dit…
Bon sang, un texte pareil juste au moment d'aller faire dodo! J'en reste abasourdi, du temps qui passe je dirai juste i=i+1, dur à accepter, bonne nuit!
Siréneau a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Siréneau a dit…
Arcturus, j'étais bien seul aujourd'hui! J'espère que ça va.
Tu persévères sur ce temps qui complique tout, mais bon sang, c'est pourtant simple, il suffit d'un trou noir, absorption, légere sensation de compression, et nous voilà dans un temps réel où l'on est a la fois Arcturus et Non Arcturus, mais un peu tassé, très à l'étroit dans un espace réduit au point mathématique!
Ce que tu dis me rappelle le Monde des Non A (non aristotélicien) et l'auteur aurait pu t'en dire plus, hélas, il a rejoint le point mathématique.
Siréneau a dit…
Mais ces moyens ne sont ni les certitudes, ni les individus, ni le bien, ni le mal, ni le bonheur, ni la souffrance. Quels sont-ils alors ces moyens Arcturus? La connaissance? La culture, scientifique, humaniste? L'information? La technique?
Bien amicalement
Anonyme a dit…
Très ympa ton blog je reviendrai faire un tour ici de temps en temps
Holly Golightly a dit…
je suis parfaitement d'accord. Ce problème est rarement pris en compte.
as-tu lu Gilbert Ryle ?

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