Perception, information, sens, intelligence, conscience, ego.
Les limitations de nos perceptions sont tous les jours de plus en plus criantes.
- En astrophysique l’extension de nos observations à un spectre électromagnétique étendu font apparaître des phénomènes sans théories explicatives satisfaisantes (big-bang, matière noire, énergie noire….)..
- En physique quantique l’explorations des hautes énergies amène sans cesse de nouvelles données dans une discipline ou notre seule efficacité est celle des probabilités. Aucune théorie explicative (et reconnue comme telle) de la mécanique quantique n’a jamais vu le jour.
Dans ces deux domaines extrêmes il est tout à fait possible que nous soyons les jouets d’un certain nombre d’artefacts (c ‘est à dire d’illusions dues à l’inadéquation ou à l’incompréhension de nos moyens d’observations).
- Plus près de nous, l’explosion des recherches sur la génétique conduit (malgré quelques succès très médiatisés) à la constatation de notre plus complète ignorance des mécanismes de la vie. Par exemple : seul 5 à 10% de l’ADN est codant (pour des protéines), le reste semble inutile ou incompris, et on entrevoit à peine des mécanismes intervenants hors des fonctions présumées connues de l’ADN.
- Pour les neurosciences c’est à peu près la même chose. Si l’IRM (imagerie à résonance magnétique) permet de mettre en évidence les parties sollicitées du cerveau lors de différentes activités, les modes de fonctionnements et de régulations de notre gigantesque réseau neuronal sont encore presque totalement incompris. Dans un article de « science et vie » il est suggéré (à partir d’observations IRM) que toutes nos actions sont initiées (en cours de réalisation) avant l’activation des zones présumées de la conscience et que le temps d’examen et éventuellement de blocage de l’action est très limité.
- En biologie, même si de considérables découvertes font entrevoir des espoirs de traitements intelligents et efficaces, l’essentiel des médicaments utilisés actuellement sont les résultats des tests essais/erreurs.
- Les sciences de la terre sont balbutiantes vu le peu de moyens dont elles disposent, je ne doute pas qu’elles progressent, mais les seuls échos préventifs qui nous parviennent sont encore d’ordre statistique. Du type : tel volcan entre en éruption en moyenne tous les soixante mille ans, la dernière éruption connue date de soixante cinq mille ans (bon et on fait quoi avec ça).
- L’écologie constate la probable disparition de 50% des espèces dans les années à venir. Tire le signal d’alarme sur le changement climatique, sur l’épuisement des ressources naturelles. Mais elle étudie aussi toutes les interactions entre la faune, la flore, le climat, les catastrophes naturelles, la prédation humaine et (pas assez à mon avis) le temps.

Après ce survol manichéen de nos perceptions on s’aperçoit simplement qu’on mélange tout. Tout ces mots et leurs tentatives de définitions indépendantes ne sont qu’une des illusions de l’ego.

Pour la perception, tout semble simple il faut être deux. Ce qui perçoit et la chose perçue. Mais qui perçoit quoi ? De l’information direz-vous, peut être mais comment ?
Nombres d’insectes perçoivent la présence irrésistible d’effluves et réagissent de façons immuables. D’un point de vue purement mécaniste il n’y a pas plus d’information que dans la défécation. Le coté automatique permet de nier la notion d’information.
Occupez-vous de la gamelle de votre chien ou de votre chat, la réaction de votre animal préféré vous incite à croire alors ( le plus souvent) qu’une information a été transmise parce que l’animal a pu réagir à des situations aléatoires et imprévues, il a donné un sens à vos gesticulations et anticipé. Trouver un sens à l’information c’est l’intelligence.
Donnez un journal russe à un français moyen, ce journal est plein d’informations peut-être vitales, mais il finira à la poubelle ou comme papier cul. Le français moyen est moyennement intelligent et il sait qu’un journal est le support d’informations, mais il sait aussi qu’i n’a pas de moyens faciles de donner un sens à ces informations.
L’intelligence ne suffit pas à découvrir un sens à l’information. Parlez à un con ou à un quidam qui ne vous écoute pas vraiment le résultat sera encore de l’information mais dont le sens sera réduit à un magma de conneries, de banalités, et si le quidam en question momentanément porté attention à vos propos, de clones dénaturés de ce que vous aviez voulu dire. L’intelligence peut se tromper sur le sens d’une information.
Baladez vous avec un géologue en Dordogne (par exemple) et ces paysages magnifiques seront plus que des souvenirs agréables, ils auront acquis de l’information et du sens (celle et celui que vous aurez appréhendés du géologue). L’information et le sens sont indissociables mais non reliés.
La conscience n’est que notre perception du sens.

Et L’ego dans tout ça ? L’ego c’est le sentiment illusoire d’être notre intelligence.

En fait tout ça n’est qu’un bordel innommable pour les masos de la masturbation intellectuelle.

Commentaires

Holly Golightly a dit…
"En fait tout ça n’est qu’un bordel innommable pour les masos de la masturbation intellectuelle."

Opinion que je ne partage pas une seconde.
Et si tu lisais Berkeley, Locke, Descartes et consorts ?
Siréneau a dit…
ça dépend de ce qu'il y a derrière le "tout çà", est-ce le code génétique récemment décrypté, ou le sensationalisme qui l'entoure, les attentes immenses de ceux qui sont malades (maladie orpheline), l'appât du gain des "laboratoires" ? les rêves fous des Dr Folamour?

Je m'en tiens à la génétique car j'ai "fait" un peu de sciences naturelles, bon, ça me paraît déjà inouï d'avoir "identifié" le génôme, déjà savoir qu'il existe, constater au microscope électronique un fragment d'ADN, je comprends bien ta déception que l'on soit ignorant sur le sens, moi, je trouve cela plutôt rassurant, ça va permettre de réfléchir d'abord à l'éthique, car le sens reste coincé entre ce que l'on observe parfaitement, et ce que l'on souhaite en faire déraisonnablement, le temps de le "déchiffrer" et les outils seront parfaits, et le but sera plus clair, ou moins confus :)
Arcturus a dit…
Ce que voulais dire trivialement certes c’est que ces notions ne sont pas indépendamment définissables. Toutes les tentatives faites en ce sens sont toujours sujettes à controverses et le mot est faible). La génétique et les neurosciences n’apportent que des confirmations partielles des intrications infiniment complexes qui gouvernent notre cerveau. Et que toutes les hypothèses qui surgissent presque tous les jours aux gré des statistiques ou des expériences IRM ou autres ne sont pas d’un secours significatif. Alors quand depuis trois, quatre, cinq….. mille ans les hommes ressassent les mêmes problèmes, pourquoi ne pas appeler ça en désespoir de cause de la masturbation intellectuelle..
Holly Golightly a dit…
Parce que la masturbation procure, en général, du plaisir...

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