Tout le monde au travail ?
C’est une question lancinante qui me revient depuis mes vingt ans. A l’époque j’aurais répondu sans hésitations : non. Mais le monde était centralisé sur l’occident et les « trente glorieuses ». Aujourd’hui après cette féroce mondialisation je répondrais encore sans hésitation : non.
Je n’ai pas de démonstration magistrale de ce que j’avance, mais juste quelques réflexions à faire partager et à discuter.
Les indiens d’Amazonie ne prennent que deux ou trois heures par jour pour assurer leur quotidien. Certains diront que ce n’est que de la survie mais elle dure (difficile de dire depuis quand).
Il me semble avoir lu qu’après la guerre les syndicats avait démontré que la gratuité du métropolitain (R.A.T.P. ou Métro pour les parisiens) n’aurait eu aucun coût si ce n’est social, et ce qui les a fait renoncer à une mesure visionnaire.(c’était l’époque des poinçonneurs et des contrôleurs dans les trains). Aujourd’hui le constat serait beaucoup plus dur à faire (si tant est qu’il vienne à l’esprit de quelqu’un et qu’il reçoive l’assentiment de sa hiérarchie). Ce que je veux montrer par cet exemple et il en a d’autres bien plus proches c’est que la création d’emplois futiles, inutiles voire fictifs est un luxe pour continuer à affirmer péremptoirement que le travail c’est la vie la liberté et le bonheur.
Et ces trois milliards (indiens et chinois confondus pour une fois) d’âmes cultivées en partie par la colonisation mais structurées par des millénaires d’histoire sont déjà (en partie seulement) au cœur de notre fierté. Négociant habilement les « know how » pour quelques projets juteux et dérisoires auront-ils seulement l’idée que la liberté passe par le travail pour tous ?
Quelle idée aussi, une idée paysanne, le travail grandissant et libérateur. Cette idée est révolue définitivement tant que l’univers nous octroiera un calme improbable (éruption volcanique ou tremblements de terre majeurs voire chute de météores).
Donc je pense qu’il ne pourra y avoir de travail justifiable pour tous dans l’avenir. Il n’y a que deux façons de s’en sortir, soit exterminer la moitié au moins de la population mondiale, soit abandonner cette valeur désuète de l’indispensable honorabilité du travail (le travail passion est toujours honorable, même s’il est futile).
Pour ce qui est de l’extermination il suffit peut-être d’attendre un peu.

Commentaires

Siréneau a dit…
Bonsoir Arcturus!
Ton billet est dense, je choisis donc une seule de tes idées; une population raisonnable sur la terre pour que chacun puisse se nourrir avec un minimum d'effort,
Tu opposes implicitement l'indien d'Amazonie et le paysan, européen je suppose. Je peux t'affirmer que la quantité de travail nécessaire à la survie d'une famille de taille moyenne dans une exploitation de type polyculture à taille humaine (ne nécessitant pas de mécanisation) dépasse largement les 3 heures à moins de disposer d'esclaves, problème de disette l'hiver, mais le climat devrait s'harmoniser avec l'effet de serre...

Enfin, comme tu le dis avec un brin d'ironie, il suffit d'attendre un peu pour retourner à l'âge de pierre; tu connais Malevil de R. Merle? C'est un peu ça
Brigetoun a dit…
je fais partie d'une génération d'utopies florissantes, mais il se trouve que j'avais besoin de manger, de vêtements et du loyer de ma chambre de bonne. Et les utopies se sont cassées la gueule. La solution de l'extermination, l'Europe l'a déjà essayée mais s'est arrêtée en chemin. Alors je verrai plutôt que le non travail ou la non croissance, l'utopie du partage. Mais ... on peut toujours y croire
Arcturus a dit…
Il n'y a pas a croire:c'est la réalité.
Je fais sûrement partie de la même génération que vous mais même à l'époque ce n'était pas une utopie (je n'avais pas envisagé l'extermination).
Un chercheur americain du début du siècle 19XX avait estimé que la population optimum serait entre 700 et 800 millions d'individus. Naiveté ou préscience? On sait aujourd'hui que si le mode de vie americain était généralisé à l'ensemble de la planète il faudrait diviser par 7 ou 8 le nombre des humains. Ce qui nous rapproche bizarremet des approximations précédentes.
Le partage de la pénurie n'étant pas une de nos caracteriques majeures on peut craindre le pire.
Pour ce qui est de l'extermination je ne pensais pas a une intervention humaine qui sauf holocauste nucléaire (hautement impropable actuellement) ne pourras jamais résoudre le problème.
Brigetoun a dit…
la quasi extermination des plus faibles hors de notre Europe est quand même en bonne voie. Mais comme la vie est forte les enfants surgissent en nombre

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