MEMOIRE


Un vieil autorail grimpe péniblement une voie désaffectée entretenue par quelques nostalgiques qui partagent presque l’âge du chauffeur. Une bonne soixantaine bien tassée remplie des souvenirs d’une vie banale, sauf peut être pendant la guerre. Oh, rien de bien glorieux, simplement une complicité dangereuse, ils n’en parlaient jamais. Les quelques allusions échappées quelquefois suite à un peu trop de verres de rouge ne pouvaient reconstituer une histoire, seulement en percevoir les contours pas toujours très propres.
J’avais un voisin rescapé de la guerre de 14-18, Verdun, les gaz et autres abominations. Il n’a jamais répondu à mes questions enfantines ni à celles de mon adolescence curieuse. Il éludait même les remarques interrogatives de mon père si fier de sa résistance passive et de son activité de dernières heures qu’il présentait bien sur avec beaucoup plus d’imagination. Depuis , je n’ai cessé de respecter cet homme qui avait connu l’enfer et n’avait jamais voulu le partager ni le maquiller , quelques en soient les raisons.J’ai beau croire encore à une sorte de mémoire universelle, mais bon dieu que c’est long.

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