EN VRAC
Nous ne sommes les jouets que de nos propres croyances.
D’accord, vous ne vouliez pas que je crie, alors je ne ferais que murmurer pour que les crétins ne puissent entendre.
Au départ, je sais que j’existe parce que je le sens et puis j’apprends que mes sensations obéissent à une hiérarchie complexe. D’abord le déplaisir et en principe juste après le plaisir de l’absence du déplaisir et alors le plaisir d’éviter la survenue du déplaisir, c’est a un de ces moments là que ça se complique. Notre pauvre cerveau peut parfois se perdre dans des détails presque insignifiants.
Les croyances humaines sont toutes fondées sur une sorte de principe de généralisation de règles localement naturelles (dans le temps et dans les échelles de dimensions) à l’ensemble de l’univers observable. Exemple trivial, si je te file un grosse beigne tu va valser par terre sauf que si tu es un ours j’aurais très mal au bras et une irrésistible envie de courir.
Imaginez il y a 13 milliards d’années, un gigantesque cataclysme (je n’aime pas big-bang) et surgissent des galaxies par milliards et dans chaque galaxie des étoiles par milliards encore, et pour chaque étoile quelques planètes de type indéterminé. Entre toutes ces galaxies des nuages de gaz et poussières porteurs des briques de la vie telle que nous la connaissons. Et sur un magnifique sphère bleue les conditions favorables à un ballet de 4,5 milliards d’années pour accoucher finalement après quelque millions d’années de tentatives inabouties (si on peut dire car plus de 100 millions d’années pour les dinosaures, peut on parler d’inabouties ?) pour enfin parvenir depuis quelques millions d’années à la domination des mammifères et enfin but ultime et définitif à l’homo-sapiens, capable incroyablement de comprendre tout ce qui l’entoure. Quel scénariste accepterait un tel scénario ? Je sais que ce n’est pas un critère de jugement. Pourtant c’est un des scénarios plausiblement admis par la communauté scientifique (en réalité la communauté scientifique est aussi inexistante que la communauté religieuse, ou que la communauté internationale). Contrairement à Einstein pourrais-je affirmer que ce qui est compréhensible c’est que le monde est incompréhensible.
La religion offre une vérité immuable car révélée. La science n’offre des vérités que pour les imbéciles sinon des approximations humaines d’une prétendue vérité immuable. Evidemment les processus sont différents, mais l’axiome de départ est le même : il existe une verité immuable.
Me voila donc réduit à une sorte de tentacule de la vie explorant le monde qui la crée, une tentacule qui n’a que le but d’assouvir ses besoins vitaux. Mais pourquoi donc ? Nous savons tous être mortel et rien dans l’univers n’est permanent. L’omniscience n’est qu’un mythe de plus de nos esprits limités.
Cependant il existe des jours et des nuits et des années qui passent sans le moindre frémissement d’humeurs. Alors que faire ? Rien d’autre que vivre et sentir, et quels que soient nos parcours insignifiants la vie elle-même sera modifiée, tout cela procède de ce qu’on pourrait appeler la vie de la vie.
Bon, mais au jour le jour , fais ce que tu peux, tu n’es pour rien dans ce que tu veux , juste un peu dans ce que tu peux. Notre déclaration des droits de l’homme n’est qu’une apologie d’un individualisme inexistant. Les traditions, les familles, les corporations, les castes, les affinités, tout est contraire à la vertueuse déclaration et je ne suis pas sur que les tendances aillent dans son sens très idéaliste .
Notre cerveau n’est à priori qu’une fantastique machine dédiée à une adaptation optimale avec notre environnement. Fantaisie surréaliste il est devenu (pas si lentement que ça) le moteur d’une incroyable (pour nous) évolution des artefacts jusqu'à prendre nos idées comme les pierres de fondation d’un édifice dont nous ignorons la forme et le sens. On peut croire à une volonté divine ou à une sorte de délire mégalomaniaque. La seule différence entre la foi et la folie c’est que l’une est respectée et l’autre brulée avec l’assentiment presque général. L’édifice s’effondrera surement tant notre insuffisance à la gestion de la complexité est manifeste, même avec l’aide de super ordinateurs. Si les astres nous sont favorables (cosmo logiquement parlant) nous aurons sans doutes de multiples occasions de tenter d’autres expériences jusqu'à ce qu’une sorte d’interdit cosmique interrompent nos jeux enfantins.
Un couché de soleil comme il n’en existe que dans les rêves, une musique inqualifiable mais en harmonie avec les grondements des eaux déferlantes ou plus simplement descendantes vers cet océan hostile aujourd’hui et si calme hier. Mes sens affutés ne me rapporte aucune menace, le ciel est clair et lumineux, le vent ne charrie que de doux parfums d’automne tourmentés des regrets de la vie qui doit se camoufler le temps d’un hiver. Je suis perché sur un bout de rocher dont même les pointes acérées font partie de ma joie, je ne suis plus que sensations. Une voix s’immisce doucement dans ma plénitude temporaire. Je change sans déplaisir de la magie de l’univers à celle de ses yeux.

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