Qu'est-ce qu'un gène?
(Agence Science-Presse) - Il y a 20 ans, enseigner aux futurs enseignants ce qu’est un gène prenait environ deux heures. Aujourd’hui, on n’est même plus sûr de la définition!
Avec pour résultat que l’introduction qui prenait deux heures nécessite à présent une session –et on n’a même pas encore fait le tour de la question. Pendant ce temps, les découvertes continuent de s'accumuler, de mois en mois, de semaine en semaine, de jour en jour...
Au départ, il y a un siècle, un gène était un concept largement abstrait. C’était " quelque chose " qui transmettait une caractéristique du parent à l’enfant, comme la couleur des yeux ou une maladie. Mais on n’avait aucune idée de ce que pouvait bien être ce " quelque chose " ni de la façon dont il fonctionnait.
Progressivement, dans la première moitié du XXe siècle, alors qu’une science appelée la biochimie prenait forme, on découvrait que chaque gène était associé à des enzymes et à une protéine. Puis, alors qu’une autre science prenait forme, la biologie moléculaire, le gène prit tout à coup une allure tangible, mesurable : de longues séquences de molécules appelées ADN, étalées dans une forme de double hélice.
Pour le grand public, on en est encore à cette image d’une double hélice. Mais pour les généticiens, cette image rend de moins en moins justice à la réalité. D’une part, l’information à transmettre du parent à l’enfant n’est pas, semble-t-il, étalée de manière régulière tout au long de l’ADN. D’autre part, une autre molécule, l’ARN, semble elle aussi capable de transmettre de l’information du parent à l’enfant, voire capable de réécrire des portions d’ADN sur la base d’informations héritées des grands-parents.
" Pour plusieurs généticiens, résumait récemment la revue Nature en éditorial, cette complexité est une source d’émerveillement, de fascination... et d’emplois. " Oh combien ennuyante serait leur profession en effet, si une fois les gènes humains recensés, tout ce qu’ils auraient eu à faire aurait été d’associer chaque gène à une maladie.
Certains ont pourtant cru, il y a 20 ans, que tel était l’avenir. Aujourd’hui, l’avenir de la génétique apparaît au contraire beaucoup plus obscur : les découvertes capitales des prochaines années proviendront-elles des gènes eux-mêmes, des protéines ou de l’ARN? Personne n’en est sûr –mais le grand public ne s’en doute pas, lui dont l’attention, par l’intermédiaire des médias, continue de n’être dirigée que vers les mythiques gènes.

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