INFORMATION?
Quid?

Perception
On qualifie d'information toute donnée pertinente que le système nerveux central est capable d'interpréter pour se construire une représentation du monde et pour interagir correctement avec lui. L'information, dans ce sens, est basée sur des stimuli sensoriels véhiculés par les nerfs.

Journalisme
Une information est ici la mise en forme écrite ou orale d'un fait ou d'un événement daté et (en principe) objectif. Elle constitue alors la base rédactionnelle d'un journal. On l'oppose généralement à la publicité, dont le caractère non objectif est avéré, bien que cette dernière puisse véhiculer un message informatif (au sens de la théorie de l'information).

Administration publique (gouvernement)
Dans le contexte de l’administration publique, nous considérons comme «information» toute donnée pertinente dont la collecte, le traitement, l’interprétation et l’utilisation concourent à la réalisation d’une mission gouvernementale.

Théorie de la décision
La théorie de la décision ne considère comme information que ce qui est de nature à entraîner ou modifer une décision. Dans le cas contraire, il s'agit d'un simple bruit.
L'information peut être définie comme une donnée réductrice d'incertitude.

Systémique
L'information (ou négentropie) est un facteur d'organisation qui s'oppose à l'entropie. C'est une composante de base, avec l'énergie et la matière. Le sens du mot y est indépendant de l'organisme récepteur, le cas de la perception n'étant que l'information appliqué au vivant.
L'information y est inversemment proportionnelle à sa probabilité. En clair, énoncer l'évidence n'apporte pas beaucoup d'information, alors que diffuser une information inattendue est plus utile.

Théorie de l'information
Selon la théorie de l'information, des données contiennent de l'information quand celles-ci ne sont que peu compressibles et qu'elles sont complexes. En effet, l'information contenue dans un message composé d'une seule lettre se répétant un grand nombre de fois tel que « AAAAAAAAA... » est quasiment nulle (on parle alors de faible néguentropie.
Kolmogorov a tenté de définir le contenu d'information d'une donnée par la taille du plus petit programme permettant de la fabriquer. Ainsi, pi aurait une complexité moyenne malgré son nombre infini de chiffres, le programme permettant d'en construire la suite (infinie) de nombres tenant sur une seule page.
Cependant, la complexité est alors liée à une machine donnée et prend une allure arbitraire. On préfère en général parler de l'information liée au couple message + récepteur, le dernier possédant des implicites valorisant le message (et, de fait, tout message est incompréhensible sans ces implicites supposés; ainsi un message en chinois pour qui ne comprend pas le chinois).
Ainsi, la phrase "Médor est un chien" contient plus d'information que "Médor est un quadrupède", bien que la seconde contienne plus de lettres. La différence est à mettre au compte de la connaissance d'un dictionnaire implicite et faisant partie du contexte, qui nous permet de savoir qu'un chien est nécessairement - sauf amputation - un quadrupède, l'inverse n'étant pas vrai.
Les notions de quantité d'information, d'entropie et d'information mutuelle, font l'objet d'une discipline spécialisée, initiée par Claude Shannon.
On a beaucoup cru, à une certaine époque, à une telle théorie, capable à son tour d'informer toutes les sciences (la biologie, l'anthropologie, la documentation, l'économie) : tout, du fonctionnement de l'organisme à la diplomatie internationale, en passant par les scènes de ménage, pourrait être décrit sous la forme d'un système d'information et de ses régulations (feed back). Il fallait pour cela généraliser aventureusement le travail des ingénieurs, qui avaient des visées bien précises : Shannon souhaitait rendre les télécommunications plus robustes, Wiener voulait piloter des automates, Kolmogorov cherchait des moyens de compacter un programme informatique. Ce qu'ils nommaient « information » était un concept précis, limité, permettant de contrôler une machine opérant sur une forme, en conservant certains de ses caractères quantifiés.
Le succès de la prétendue « théorie de l'information » générale n'est peut-être qu'un « coup » de marketing intellectuel. La naïveté de ce point de vue étonne aujourd'hui. Avec le temps, ce qui était un rêve est devenu une idéologie, ancrée dans des dispositifs techniques et économiques, asservie par un modèle politique et social, où l'augmentation des échanges, la technicité des procédures et la confiance dans la capacité des sociétés et des marchés à s'organiser spontanément sont censées régler les comptes de l'histoire.
Ce qui reste aujourd'hui du rêve d'une théorie générale de l'information est la complexité que son échec a fait apparaître. Représentant la société comme un système en régulation permanente, elle a buté sur l'existence des conflits, des dissymétries, des pouvoirs qui travaillent la communication.
Invitant à regarder toute culture comme un flux de données, elle a menacé la mémoire qui lui donne une durée. Prétendant ramener la valeur de l'information à un calcul, elle a achoppé sur la diversité des critères qui font de l'information sociale une construction toujours singulière et provisoire. Cherchant à ramener toute construction intellectuelle à une somme de ressources, elle est passée à côté de la dimension publique et éditoriale de toute œuvre. Sophistiquant le code, le réseau et le programme, elle a rendu nécessaire le recul qui définit la teneur de l'interaction sociale.(Yves Jeanneret)

Histoire
Le projet de fonder une « science de l'information et de la documentation » spécifique s'est affirmé sous l'impulsion d'acteurs comme Larousse (1817 1875), Dewey (1851 193 1), Otlet (1868 1944), Meyriat (1921 ). Le point de départ en a été de dissocier l'information, construction sociale et intellectuelle, de l'ensemble des objets matériels qui, en circulant, la conditionnent sans la définir. On doit aux spécialistes de cette science d'avoir posé que l'information ne circule pas (elle n'est pas un objet) mais qu'elle se redéfinit sans cesse (elle est une relation et une action). Ce projet est lié, dès la fin du XIXe siècle, au développement d'une recherche à visée industrielle et au rêve d'un savoir planétaire. Mais plutôt que tout assimiler par l'idée d'un « système d'information » (idée plus récente dont le succès est dû aux développements informatiques) ces auteurs distinguent méthodiquement entre le support, le document, l'information et le savoir : effort de distinction qu'il faut redécouvrir aujourd'hui. (Yves Jeanneret)

(source WIKIPEDIA)

Et alors, de quoi s'agit il?
Je vous laisse réfléchir. Moi je n'ai pas de reponse.

Commentaires

Siréneau a dit…
Déconcertant Arcturus!
l'information n'est pas un objet, elle est relation et action, C'est bien vu de commencer un blog comme çà, car le blog non plus n'est pas un objet, il est relation et action, mais il n'est pas information, il n'est pas nous, il nous échappe, il est réseau.
Le blog d'Arcturus me paraît aussi opaque et mystérieux que les romans de Maurice G Dantec...Bon présage.

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