L’information matérialisée ?
Je n’ai jamais vraiment compris les définitions de l’information car prisonnières, a mon avis, de constantes autoréférences. Il me paraît pourtant certain que nous matérialisons cette information. A l’age de pierre ce n’était pas très visible mais maintenant. Nous sommes capables d’éliminer des espèces, de changer le climat (même si ce n’est pas voulu), de polluer le système solaire, voire de détruire une planète. Transmettons nous allégrement les volontés d’un démiurge informationnel ? La conscience n’est qu’un miroir déformant qui ne peut intervenir que lorsque tout est presque joué. Et encore tout les sportifs de hauts niveaux cherchent-il à éliminer cette perturbation (effet retard, hésitation) néfaste a la qualité de leurs prestations. Les philosophes (comme les psychologues) prennent leur temps mais se perdent dans la complexité de leurs circuits neuronaux et de l’aléatoire de la biochimie et de la neurobiologie. Les scientifiques interrogent le réel en essayant de s’y inclure mais ils se heurtent aux murs de la complexité, c’est peut-être la fin des solutions « simples » aux problèmes « simples ». Toute la société n’est plus (pour les plus favorisés) qu’informations (Livres, Musés, Théâtre, Cinéma, Meetings, Radios, Télévisions, Internet, Téléphonie, Simulations, Jeux Video….) . Mais il faut se nourrir, dormir, se prémunir des sautes d’humeur du climat, et là l’information ne nous a fourni que des solutions partielles et périssables. La mondialisation, de l’argent (presque partout), de l’information (ou de la désinformation), de la libre circulation ( on peut penser que c’est en cours), de la liberté de penser (ça commence à peine) s’annonce bien. Malheureusement il reste l’énorme différence entre vivre et survivre, entre mourir d’une excès de cholestérol et mourir de faim, entre se faire servir par des clandestins sous-payés et chercher à manger dans les poubelles des nantis. Mais nous sommes fait ainsi l’information n’est qu’un plus pour la survie, pour assurer l’essentiel, et aussi un plus pour toutes les cruelles dérives parsemées dans nos histoires et dans notre présent.. Je m’énerve souvent , trop souvent, aux discours des politiques, des économistes, et même des syndicalistes qui sont tous d’accord sur un point : il faut s’adapter à la mondialisation. Mère nature ne nous a pas donné un blanc-seing pour piller les réserves de notre planète. Le pétrole mais aussi le cuivre et d’autres métaux indispensables deviennent de plus en plus rare et onéreux, sans même parler de l’eau (non polluée c’est a dire à peu près potable). Nous ne réagirons que le nez dans la merde quand il sera trop tard pour un règlement pacifique (comme je l’ai déjà dit : nous sommes fait comme ça). Et pour ceux (comme moi) qui croient encore en la science lisez ce qui suit :
Source : http://www.internetactu.net/
Le CRN (Center for a Responsible Nanotechnology) publie une série d’essais relatifs au développement des nanotechnologies et aux problèmes éthiques qui en découlent. Publiés dans le journal Nanotechnology Perceptions, et disponibles sur le web, ces textes émanent de spécialistes du sujet. Parmi eux, l’essai de Ray Kurzweil, inventeur et informaticien de génie parmi les plus primés des Etats-Unis.
Pour lui, “la première moitié du 21e siècle sera caractérisée par trois révolutions imbriquées l’une dans l’autre, en Génétique, Nanotechnologie et Robotique (GNR)“. Enthousiaste, il estime même qu’elles “fourniront les moyens de résoudre des problèmes multiséculaires comme ceux liés au vieillissement, à la maladie ou à la pauvreté“, et permettront d’ici 20 ans d’envoyer dans nos corps des millions de nanorobots soigner nos os, muscles, artères et cellules malades ou vieillissantes, et donc d’atteindre l’immortalité.
Mais le propos de Kurzweil vaut ici surtout pour sa vision des dangers liés aux nanotechnologies, et des mesures qu’il préconise pour s’en prémunir, vision qu’il avait déjà eu l’occasion d’exposer devant le congrès américain en 2003. Ray Kurzweil est en effet également l’un des cinq membres de l’Army Science Advisory Board, un comité chargé de conseiller l’armée US en matière de science et de technologies.
Nanos : y renoncer, ou non ?
Kurzweil s’affirme ainsi globalement d’accord avec les craintes (sinon avec les conclusions) qu’exprime Bill Joy dans son manifeste emblématique, Pourquoi le futur n’a pas besoin de nous, que le co-fondateur de Sun Microsystems écrivit après l’avoir entendu parler des perpectives offertes par les GNR. Pour Bill Joy, du fait de leurs potentialités destructives et de leur caractères duales (militaires et commerciales), celles-ci “menacent de faire de l’homme une espèce en danger“, et que “la seule alternative réaliste est d’y renoncer, de restreindre la recherche dans le domaine des technologies qui sont trop dangereuses, en posant des limites à notre quête de certains savoirs“.
Kurzweil estime au contraire que cela ne ferait qu’empirer la situation : “la seule manière possible de stopper le rythme d’avancement des technologies GNR serait d’établir un système totalitaire et mondial qui mettrait à mal l’idée même de progrès. En outre, cela conduirait probablement à un échec, sans contrer les dangers nés des GNR, car il en résulterait une activité souterraine qui tendrait à donner naissance à des applications encore plus destructives“.
Il avance ainsi que les mécanismes de régulation et autres moratoires ne feront que retarder le déploiement des GNR, sans pour autant les rendre moins dangereuses. Et parce que la majeure partie des systèmes de “protection”, à l’instar des DRM dans le domaine logiciel, ne fonctionnent pas (ne serait-ce que parce qu’ils peuvent être plus ou moins facilement contournés), qu’il faut donc aller au-delà dans les contre-mesures, et investir dans des systèmes défensifs, sinon offensifs.
Un système “nano-immunitaire” de surveillance et de neutralisation préventive
Le risque serait en effet qu’une attaque (accidentelle, terroriste ou militaire) de nanorobots, de structures moléculaires et autres pathogènes auto-réplicants détruise la biomasse, mais aussi la “civilisation“, en quelques jours ou semaines seulement. Kurzweil propose ainsi de bâtir un “système de défense immunitaire nanotechnologique” composé de nanorobots dotés eux aussi de la capacité de s’auto-répliquer, et capables, non seulement de détecter, mais aussi de neutraliser tout type de charge ou réplication potentiellement dangereuse. Une “gelée bleue” policière pourrait de même combattre la “gelée grise” (”grey goo) constituée de ces nuées incontrôlables de nanorobots destructeurs et autoreproducteurs.
Dans la foulée, et parce que dans les années 2020 nous aurons également des logiciels qui s’interfaceront avec nos corps et nos cerveaux, et que des nanorobots de la taille de poussières pourront effectuer des missions de surveillance furtive, Ray Kurzweil estime enfin que les forces de police et services de renseignement devront légitimement être autorisé à surveiller les flux de données qui passeront dès lors dans nos corps (et nos pensées).
Conscient des risques d’abus que cela pourrait entraîner, Ray Kurzweil n’en conclut pas moins que si “la technologie sera toujours une épée à double tranchant (…), nous n’avons pas d’autre choix que de renforcer nos défenses, tout en appliquant ces technologies au bénéfice des valeurs humaines, malgré l’absence de consensus sur ce que devraient être ces valeurs. Mike Treder, cofondateur du CRN, estime lui aussi que “la plus puissante des civilisations, les Etats-Unis, pourraient facilement être conquis par un attaquant dotés d’armes nanotechnologiques“.
Un contrôle total à l’échelle mondiale
D’aucuns pourraient y voir la naissance d’une forme de “dissuasion nanotechnologique” héritée de la “dissuasion nucléaire” et de l’”équilibre de la terreur” qui prévalaient du temps de la guerre froide, et que les menaces terroristes, les risques de dissémination accidentelle ou criminelle, ainsi que les menaces de conflits liés au nouveau désordre mondial remettent au goût du jour.
D’autres y verront l’une des facettes de la Révolution dans les affaires militaires (RMA), doctrine américaine élaborée aux débuts des années 90 suite à la chute du bloc de l’Est, mais aussi au traumatisme du Viet Nam. Selon cette doctrine, parce qu’il n’y a plus un seul, mais des myriades d’ennemis potentiels, l’armée américaine doit s’assurer une suprématie technologique totale dans tous les compartiments de la guerre, afin d’épargner la vie de ses soldats et de dissuader ses adversaires d’entreprendre des actions hostiles à quelque niveau que ce soit. Cette doctrine permet également aux dépenses militaires de contribuer de manière toujours plus massive à l’effort américain de recherche et développement.
Comme le note Mike Treder en évoquant l’éventualité d’un futur conflit nanotechnologique, “si les deux parties (ou plus) sont équipées de telles armes, une telle guerre pourrait durer très longtemps, et les pertes se chiffrer en millions de vies. A contrario, si l’un des combattants dispose d’un arsenal bien supérieur, cette guerre pourrait se finir très rapidement, et offrir au vainqueur un contrôle total à l’échelle mondiale“.
Je n’ai jamais vraiment compris les définitions de l’information car prisonnières, a mon avis, de constantes autoréférences. Il me paraît pourtant certain que nous matérialisons cette information. A l’age de pierre ce n’était pas très visible mais maintenant. Nous sommes capables d’éliminer des espèces, de changer le climat (même si ce n’est pas voulu), de polluer le système solaire, voire de détruire une planète. Transmettons nous allégrement les volontés d’un démiurge informationnel ? La conscience n’est qu’un miroir déformant qui ne peut intervenir que lorsque tout est presque joué. Et encore tout les sportifs de hauts niveaux cherchent-il à éliminer cette perturbation (effet retard, hésitation) néfaste a la qualité de leurs prestations. Les philosophes (comme les psychologues) prennent leur temps mais se perdent dans la complexité de leurs circuits neuronaux et de l’aléatoire de la biochimie et de la neurobiologie. Les scientifiques interrogent le réel en essayant de s’y inclure mais ils se heurtent aux murs de la complexité, c’est peut-être la fin des solutions « simples » aux problèmes « simples ». Toute la société n’est plus (pour les plus favorisés) qu’informations (Livres, Musés, Théâtre, Cinéma, Meetings, Radios, Télévisions, Internet, Téléphonie, Simulations, Jeux Video….) . Mais il faut se nourrir, dormir, se prémunir des sautes d’humeur du climat, et là l’information ne nous a fourni que des solutions partielles et périssables. La mondialisation, de l’argent (presque partout), de l’information (ou de la désinformation), de la libre circulation ( on peut penser que c’est en cours), de la liberté de penser (ça commence à peine) s’annonce bien. Malheureusement il reste l’énorme différence entre vivre et survivre, entre mourir d’une excès de cholestérol et mourir de faim, entre se faire servir par des clandestins sous-payés et chercher à manger dans les poubelles des nantis. Mais nous sommes fait ainsi l’information n’est qu’un plus pour la survie, pour assurer l’essentiel, et aussi un plus pour toutes les cruelles dérives parsemées dans nos histoires et dans notre présent.. Je m’énerve souvent , trop souvent, aux discours des politiques, des économistes, et même des syndicalistes qui sont tous d’accord sur un point : il faut s’adapter à la mondialisation. Mère nature ne nous a pas donné un blanc-seing pour piller les réserves de notre planète. Le pétrole mais aussi le cuivre et d’autres métaux indispensables deviennent de plus en plus rare et onéreux, sans même parler de l’eau (non polluée c’est a dire à peu près potable). Nous ne réagirons que le nez dans la merde quand il sera trop tard pour un règlement pacifique (comme je l’ai déjà dit : nous sommes fait comme ça). Et pour ceux (comme moi) qui croient encore en la science lisez ce qui suit :
Source : http://www.internetactu.net/
Le CRN (Center for a Responsible Nanotechnology) publie une série d’essais relatifs au développement des nanotechnologies et aux problèmes éthiques qui en découlent. Publiés dans le journal Nanotechnology Perceptions, et disponibles sur le web, ces textes émanent de spécialistes du sujet. Parmi eux, l’essai de Ray Kurzweil, inventeur et informaticien de génie parmi les plus primés des Etats-Unis.
Pour lui, “la première moitié du 21e siècle sera caractérisée par trois révolutions imbriquées l’une dans l’autre, en Génétique, Nanotechnologie et Robotique (GNR)“. Enthousiaste, il estime même qu’elles “fourniront les moyens de résoudre des problèmes multiséculaires comme ceux liés au vieillissement, à la maladie ou à la pauvreté“, et permettront d’ici 20 ans d’envoyer dans nos corps des millions de nanorobots soigner nos os, muscles, artères et cellules malades ou vieillissantes, et donc d’atteindre l’immortalité.
Mais le propos de Kurzweil vaut ici surtout pour sa vision des dangers liés aux nanotechnologies, et des mesures qu’il préconise pour s’en prémunir, vision qu’il avait déjà eu l’occasion d’exposer devant le congrès américain en 2003. Ray Kurzweil est en effet également l’un des cinq membres de l’Army Science Advisory Board, un comité chargé de conseiller l’armée US en matière de science et de technologies.
Nanos : y renoncer, ou non ?
Kurzweil s’affirme ainsi globalement d’accord avec les craintes (sinon avec les conclusions) qu’exprime Bill Joy dans son manifeste emblématique, Pourquoi le futur n’a pas besoin de nous, que le co-fondateur de Sun Microsystems écrivit après l’avoir entendu parler des perpectives offertes par les GNR. Pour Bill Joy, du fait de leurs potentialités destructives et de leur caractères duales (militaires et commerciales), celles-ci “menacent de faire de l’homme une espèce en danger“, et que “la seule alternative réaliste est d’y renoncer, de restreindre la recherche dans le domaine des technologies qui sont trop dangereuses, en posant des limites à notre quête de certains savoirs“.
Kurzweil estime au contraire que cela ne ferait qu’empirer la situation : “la seule manière possible de stopper le rythme d’avancement des technologies GNR serait d’établir un système totalitaire et mondial qui mettrait à mal l’idée même de progrès. En outre, cela conduirait probablement à un échec, sans contrer les dangers nés des GNR, car il en résulterait une activité souterraine qui tendrait à donner naissance à des applications encore plus destructives“.
Il avance ainsi que les mécanismes de régulation et autres moratoires ne feront que retarder le déploiement des GNR, sans pour autant les rendre moins dangereuses. Et parce que la majeure partie des systèmes de “protection”, à l’instar des DRM dans le domaine logiciel, ne fonctionnent pas (ne serait-ce que parce qu’ils peuvent être plus ou moins facilement contournés), qu’il faut donc aller au-delà dans les contre-mesures, et investir dans des systèmes défensifs, sinon offensifs.
Un système “nano-immunitaire” de surveillance et de neutralisation préventive
Le risque serait en effet qu’une attaque (accidentelle, terroriste ou militaire) de nanorobots, de structures moléculaires et autres pathogènes auto-réplicants détruise la biomasse, mais aussi la “civilisation“, en quelques jours ou semaines seulement. Kurzweil propose ainsi de bâtir un “système de défense immunitaire nanotechnologique” composé de nanorobots dotés eux aussi de la capacité de s’auto-répliquer, et capables, non seulement de détecter, mais aussi de neutraliser tout type de charge ou réplication potentiellement dangereuse. Une “gelée bleue” policière pourrait de même combattre la “gelée grise” (”grey goo) constituée de ces nuées incontrôlables de nanorobots destructeurs et autoreproducteurs.
Dans la foulée, et parce que dans les années 2020 nous aurons également des logiciels qui s’interfaceront avec nos corps et nos cerveaux, et que des nanorobots de la taille de poussières pourront effectuer des missions de surveillance furtive, Ray Kurzweil estime enfin que les forces de police et services de renseignement devront légitimement être autorisé à surveiller les flux de données qui passeront dès lors dans nos corps (et nos pensées).
Conscient des risques d’abus que cela pourrait entraîner, Ray Kurzweil n’en conclut pas moins que si “la technologie sera toujours une épée à double tranchant (…), nous n’avons pas d’autre choix que de renforcer nos défenses, tout en appliquant ces technologies au bénéfice des valeurs humaines, malgré l’absence de consensus sur ce que devraient être ces valeurs. Mike Treder, cofondateur du CRN, estime lui aussi que “la plus puissante des civilisations, les Etats-Unis, pourraient facilement être conquis par un attaquant dotés d’armes nanotechnologiques“.
Un contrôle total à l’échelle mondiale
D’aucuns pourraient y voir la naissance d’une forme de “dissuasion nanotechnologique” héritée de la “dissuasion nucléaire” et de l’”équilibre de la terreur” qui prévalaient du temps de la guerre froide, et que les menaces terroristes, les risques de dissémination accidentelle ou criminelle, ainsi que les menaces de conflits liés au nouveau désordre mondial remettent au goût du jour.
D’autres y verront l’une des facettes de la Révolution dans les affaires militaires (RMA), doctrine américaine élaborée aux débuts des années 90 suite à la chute du bloc de l’Est, mais aussi au traumatisme du Viet Nam. Selon cette doctrine, parce qu’il n’y a plus un seul, mais des myriades d’ennemis potentiels, l’armée américaine doit s’assurer une suprématie technologique totale dans tous les compartiments de la guerre, afin d’épargner la vie de ses soldats et de dissuader ses adversaires d’entreprendre des actions hostiles à quelque niveau que ce soit. Cette doctrine permet également aux dépenses militaires de contribuer de manière toujours plus massive à l’effort américain de recherche et développement.
Comme le note Mike Treder en évoquant l’éventualité d’un futur conflit nanotechnologique, “si les deux parties (ou plus) sont équipées de telles armes, une telle guerre pourrait durer très longtemps, et les pertes se chiffrer en millions de vies. A contrario, si l’un des combattants dispose d’un arsenal bien supérieur, cette guerre pourrait se finir très rapidement, et offrir au vainqueur un contrôle total à l’échelle mondiale“.
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