L’herbe pousse puisqu’elle ne sait rien faire d’autre. La fleur commence à s’épanouir aux rayons du soleil levant. L’abeille participe à une marche nuptiale dont elle ne sait rien. Des papillons fébriles viennent parachever les noces de cartons. Et puis surgissent le bourdon et l’araignée, premiers carnivores. Alors arrivent les bousiers qui se délectent des déjections des précédents. Certains atteignent des tailles monstrueuses qui ne sont que les signes de leur extinction. Pendant ce temps la mer nous a concocté quelques monstres marins qui s’aventurent toujours un peu plus sur la terre. Un peu gauche et maladroit ils s’affirment pourtant comme espèce dominante sur les rivages des mers riches de vie inconnues.
Le temps a fait son œuvre et nous sommes la dernière création, en date, de la nature. En quoi pouvons nous croire en notre ultime création. Le soleil et notre terre ont encore quelques milliards d’années devant eux et je ne parierais pas le moindre dollar contre l’univers .
Nous ne sommes que des précuseurs, même notre imaginaire est limité par notre constitution. Nous croyons comprendre ce qui nous est inaccessible et nous semmons le bordel à profusion. Nos petites vies maladives ne sont qu'un dérivatif à nos incompétences. On se raccroche à ce qu'on peut comme un naufragé à un vulgaire bout de bois.
Et pourtant quel plaisir d'entrevoir au hasard d'un rayon de soleil opportin et d'une robe un peu trop légère cette silouette feminine qui ne se cache plus ou si peu. Quel plaisir de voir ces gens agiter le vent de leurs insurmontables cachoteries. Quel plaisir de partager la febrilité de ces pigeons qui n'ont pas encore compris qu'ils sont comme des tableaux inestimables. Quel plaisir de vivre sans se poser de questions mais seulement sentir, sentir de tout son être.
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