UNE HISTOIRE DE PENSEE.

La vie crée l’intérieur et l’extérieur, le dedans et le dehors, le soi et le non-soi, la vie crée la dualité ou plutôt la dualité apparait avec la vie. Tous nos jugements ultérieurs dérivent de cette distinction primordiale : soi et non-soi . Mais comment la matière, qui est une, peut-elle miraculeusement prendre une forme duale ? Ou bien la matière n’est pas une, ou bien un deuxième larron intervient dans l’histoire.
Cachée dans les fluctuations quantiques la vie est déjà présente dans la moindre poussière, avec toutes ses potentialités constructives, en attente de conditions favorables à son épanouissement.
Au hasard des innombrables combinaisons de la matière apparaissent des structures qui permettent des collusions avec d’autres ailleurs qui se manifestent au travers de la vie.
Donc il faut accepter de revoir complètement notre notion de matière, ou l’intervention d’autre chose que nous ne connaissons pas. Ce qui ne change rien à ce que nous sommes sauf peut-être un espoir d’évasion vers un nouvel inconnu. Ce n’est bien sur qu’un choix illusoire entre une énigme présente depuis la nuit des temps et une énigme fraichement perceptible qui titille notre imaginaire.
Ce qui permet de faire la distinction entre le soi et le non-soi c’est la sensation. Seuls les êtres vivants sont des entités sensitives, ce qui nous distingue peut-être des autres formes que nous connaissons n’est surement que notre grande capacité à inventer nous-mêmes des objets de sensations : les pensées. Je sens donc je suis, je sens que je sens donc je pense.
Bien sur la pensée invente le langage et affine les communications entre nous, malheureusement elle obéit aussi à la dualité soi /non-soi ce qui provoque de fâcheux refus à accepter celle des autres. Elle permet entre autres d’ériger en dogmes, après de douloureuses confrontations, des constructions à usages internes pour des populations soumises aux contraintes extérieures semblables.
Toutes nos conceptions ne sont que de l’artisanat local se répandant, ou non, au fil du temps et des aléas événementiels . Alors au-delà de toutes ces différences circonstancielles revenons à la sensation, notre socle commun. L’émerveillement et la peur du sauvage face à ce monde plein de dieux, de démons et d’esprits n’est il pas le même que celui du savant devant la relativité et la mécanique quantique, ou celui du religieux devant l’œuvre de dieu ? J’aime à le croire même s’il faut accepter que le plaisir du tortionnaire soit du même ordre que celui de l’athlète qui vient de battre un record du monde.

Commentaires

Siréneau a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Siréneau a dit…
Merci pour cette réflexion, concise et immense, du grand Arcturus 1er, la synthèse de tout ce que tu as évoqué depuis le début de ton blog, ce texte vraiment très abouti, te ressemble tellement qu'il est toi, aujourd'hui est une belle journée, dans ma tournée des blogs, j'ai trouvé quelque chose d'essentiel, ici, j'en suis heureux, heureux de t'avoir rencontré, de te lire, de te connaître j'avais envie de te le dire.

La dualité soi /non-soi amène aussi une sacrée connivence, une fichue empathie qui fait jubiler quand les gens se rejoignent :)

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